Chargement...
Vanessa en vedette en Allemagne : de janvier à juin 2019, dix dates à Magdebourg et Flensbourg pour (re)découvrir l'un des chefs-d'œuvre de l'art lyrique du XXe siècle.
Focus : Samuel Barber, Absolute Beauty, le film référence de Paul H. Moon sur le compositeur de l'Adagio pour cordes. [section Documents]
Préface de Marin Alsop
Editions Hermann
500 pages, 70 photos N&B
1 CD d'archives historiques
Le premier ouvrage français consacré à l'auteur de l'Adagio pour cordes
La critique en parle :
« Une enquête absolument remarquable. »
Marcel Quillévéré, France Musique
« Figure incontournable de la vie musicale américaine du XXe siècle, Samuel Barber méritait un ouvrage digne de ce nom. C'est chose faite, grâce à ce travail de chercheur d'une ampleur exceptionnelle. » Franck Mallet, Classica
« Cette imposante et passionnante biographie constitue le sommet de l'entreprise de réhabilitation de Samuel Barber. » Marc Zisman, Qobuz Magazine
« Un récit vivant truffé d'anecdotes, de citations, d'entretiens, qui brosse le portrait attachant d'un musicien plus tourmenté que frivole. » François Laurent, Diapason
« Superbement écrit, ce livre est une mine d’informations inédites. » Barbara Heyman
« Un travail minutieux, mis au service d'une prose de haut niveau. J'aurais peine à concevoir un meilleur hommage rendu à Samuel Barber. » Henry-Louis de La Grange
A Hand of Bridge
A Hand of Bridge (Shawna Avinger, soprano / Janna Wächter, mezzo-soprano / Eric Banks, ténor / Glenn Guhr, baryton / Northstar Saxophone Orchestra, dir. Roger Nelson (arrangement Scott Granlund) Réalisation Curtis Taylor pour Vodvil Films, 2005)
A Hand of Bridge (Eugene Brancoveanu, Lisa Chavez, Andres Ramirez, Krista Wigle, Opera Parallèle Orchestra, Nicole Paiement, San Francisco 2013)
Vanessa
Vanessa au Festival de Glyndebourne 2018 (Emma Bell, Virginie Verrez, Edgaras Montvidas, Rosalind Plowright). Vidéo intégrale disponible jusqu'au 14/02/2019.
Vanessa (Kiri Te Kanawa, Lucy Schaufer, David Maxwell Anderson, Rosalind Elias, Opéra de Monte-Carlo, 2001)
Vanessa (Yun Jung Choi, Diana Axentii, Thorbjorn Gulbrandsoy, Hélène Delavault, Jacques Bona, Orchestre-Atelier OstinatO, Jean-Luc Tingaud, mise en scène Bérénice Collet, Herblay, 2012)
Vanessa (Lauren Flanigan, Boston University Chamber Orchestra and Chamber Singers, William Lumpkin, chanteurs du College of Fine Arts, 28-09-2010)
Vanessa - Must the Winter Come So Soon (Marie Charpentier-Leroy, mezzo-soprano / Frédéric Rubay, piano / Conservatoire de musique de Paris, 9.12.2011, réalisation Paul H. Moon pour ZenViolence Films)
Adagio pour cordes
Adagio pour cordes (Quatuor Debussy)
Adagio pour cordes (OS Detroit, Leonard Slatkin, 08-03-2013)
Adagio pour cordes (OS BBC, Leonard Slatkin, Prom's Londres, 15-09-2001)
Adagio pour cordes (National Symphony Orchestra USA, Mstislav Rostropovich, Moscou, Grande Salle du Conservatoire Tchaïkovski, 13-02-1990)
Adagio pour cordes (Cypress String Quartet, 9-12-2011)
Adagio pour cordes (Camerata du Rhône ,janvier 2010)
Concerto pour violon
Concerto pour violon (Anne Akiko Meyers, Orchestre philharmonique de Slovénie, George Pehlivanian)
Concerto pour violon (Gil Shaham, BBC SO, David Robertson, Prom's Londres 26 -8-2010)
Concerto pour violon (Giora Schmidt, OP Israël, Itzhak Perlman, juin 2004)
Concerto pour violon (Olivier Charlier, Orchestre Philharmonique de l'Oural, Dmitri Liss, Folle Journée Nantes, 01-02-2014)
Sonate pour piano
Sonate pour piano (Yeol Eum Son, Concours Van Cliburn, 2009)
Sonate pour piano (Evgeny Kissin, 21-12-2011, Tel Aviv)
Finale Allegro con spirito de la Sonate pour piano (Arisa Sakai, (Concours Reine-Elisabeth, Studio 4, Flagey, 10-05-2013)"
Adagio mesto de la Sonate pour piano (John Browning, concours Reine-Elisabeth, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 30-05-1956)
Le catalogue complet des œuvres de Samuel Barber comporte 50 numéros d’opus et 120 compositions diverses sans numéro d’opus, majoritairement des mélodies (Barbara Heyman, biographe américaine de Barber, en a recensé près de 70).
Les deux catalogues ci-dessous proposent un classement chronologique et par genre musical.
Baptisée en souvenir de la villa de Barber à Mount Kisco, Capricorn, l’Association des amis de Samuel Barber, a été fondée en février 2009 par Pierre Brévignon. Parrainée par les compositeurs John Corigliano et Nicolas Bacri, le musicologue Henry-Louis de la Grange, la productrice radio Anne-Charlotte Rémond et le chef d'orchestre Jean-Pierre Marty, elle se donne pour buts :
Pour connaître les modalités d’adhésion à l’Association, cliquez ici.
Commentaires, questions & suggestions : associationcapricorn@gmail.com
« Un compositeur pour notre temps »
« Samuel Barber : A Forgotten Neo-Romantic Great »
« A Sideways-Looking Genius »
« Musicopolis : Barber et Philadelphie »
L'organiste Iain Quinn raconte les circonstances de la découverte de la cantate de jeunesse Christmas Eve.
« Barber, un compositeur pour notre temps »
« The Saddest Music Ever Written »
Site des éditions Schirmer.
Site consacré au violoniste Iso Briselli et à l'histoire du Concerto pour violon.
« Echoes of Ireland »
Un panorama de la musique de chambre de Barber
Article « Samuel Barber »
La Library of Congress de Washington ouvre l'accès aux Archives Barber !
Sauf mention contraire, tous les textes contenus sur ce site sont la propriété de Pierre Brévignon pour le compte de l’Association Capricorn. Ces deux noms doivent être par conséquent crédités en cas de citation, après demande d’autorisation adressée à : associationcapricorn@gmail.com.
Photos
© Pierre Brévignon : 1, 2, 12, 13, 17, 30, 36 / © Curtis Institute of Music, Philadelphie : n°5-11 / © LIFE Magazine : n°18 (Alfred Eisenstadt), 20 (Nina Leen), 34 (Gordon Parks), 38 / © Ruth Orkin Photo Archive : n°19 / © Metropolitan Opera, New York : n°31, 37 (Louis Mélançon) / © Opéra de Monte- Carlo : n°32 / © Magnum Photo : n°28 (Herbert List) / © Saturday Review : n°42 / © Columbia Records : n°16, 24, 33 / © Duke University Photograph Collection : n°41 (William Gedney) / © Yale University, Frederick and Rose Plaut Papers : n°26 / Collection privée de M. Tom Krause : n°40 / Collection privée de Mme Susan Sugar : n°3, 35, 39 / Collection privée de M. Ulrich Klabunde : n°4, 28 / Collection privée de M. Victor Kraft : n°25 / DR ou non identifié : n°14, 15, 21-24, 27, 29
Documents audio/vidéo
Les crédits des documents audio/vidéo présentés sur ce site et identifiés figurent en complément des intitulés.
Martha Graham, Isamo Noguchi et Cave of The Heart
Conférence sur le ballet barbérien de Martha Graham par Janet Eilber, directrice artistique du Martha Graham Center of Contemporary Dance.
Pour Barber accompagnant sa muse dans la création des Hermit Songs, à la Library of Congress de Washington en octobre 1953. Et pour un récital du jeune Samuel devant ses camarades du Curtis Institute de Philadelphie, à Noël 1938, dans un programme qui laisse deviner à quelle carrière de chanteur il eût pu prétendre.
Pour Barber accompagnant sa muse dans la création des Hermit Songs, à la Library of Congress de Washington en octobre 1953. Et pour un récital du jeune Samuel devant ses camarades du Curtis Institute de Philadelphie, à Noël 1938, dans un programme qui laisse deviner à quelle carrière de chanteur il eût pu prétendre.
Improprement intitulé The Complete Solo Piano Music (manquent la version solo des Souvenirs, le second Interlude et quelques pièces de jeunesse), cet album offre la meilleure initiation possible au piano de Barber par l’un de ses plus fidèles complices, dédicataire du Concerto pour piano et créateur du Nocturne.
L’une des rares occasions d’entendre Barber chef d’orchestre. Son Concerto pour violoncelle irradie sous l’archet lyrique et engagé de Zara Nelsova, finalement préférée à la créatrice de l’œuvre, Raya Garbousova. La Symphonie n°2 constitue une vraie découverte : composée avec ferveur pendant la guerre, cette œuvre finira par perdre les faveurs de Barber qui en détruira la partition vingt ans plus tard (seul le deuxième mouvement en réchappera pour fournir le matériau de Night Flight.)
L’incunable absolu, composé de documents captés entre 1935 et 1947. Avec deux archives mythiques : l’émouvant Dover Beach enregistré par un Barber de vingt-cinq ans accompagné par le Curtis String Quartet, et l’Adagio créé en mars 1942 par Toscanini à la tête du NBC Symphony Orchestra.
Six mois après la création de l’œuvre à la Havane, Horowitz grave une version survoltée de cette Sonate, dans une prise de son hélas assez ingrate. Sa virtuosité fougueuse rappelle que la Fugue finale a été écrite par Barber à sa demande expresse. Chez le même éditeur, l’Américain Van Cliburn offre une autre référence historique, dans une interprétation plus sensible aux qualités lyriques de l’œuvre qu’à ses caractéristiques pyrotechniques, au point de l’inscrire dans la lignée du grand piano romantique russe.
Six mois après la création de l’œuvre à la Havane, Horowitz grave une version survoltée de cette Sonate, dans une prise de son hélas assez ingrate. Sa virtuosité fougueuse rappelle que la Fugue finale a été écrite par Barber à sa demande expresse. Chez le même éditeur, l’Américain Van Cliburn offre une autre référence historique, dans une interprétation plus sensible aux qualités lyriques de l’œuvre qu’à ses caractéristiques pyrotechniques, au point de l’inscrire dans la lignée du grand piano romantique russe.
Stern et Bernstein, le « meilleur ennemi » de Barber, servent au mieux un très mélancolique et très idiomatique Concerto pour violon. Le Concerto pour piano par Browning et Szell supplante la gravure ultérieure de Browning avec Leonard Slatkin.
Enregistré quatre mois après la création triomphale au Met, avec le même cast de rêve. Indispensable (édité également sous référence RCA Victor 7899-2-RG). La captation de la création européenne de l’œuvre au Festival de Salzbourg 1958 (affiche identique à l’exception de Regina Resnik, remplacée par Ira Malaniuk), est disponible chez Orfeo (« Festspiel Dokumente », C635-0621).
Dix-sept ans après le fiasco de la création lors de l’inauguration du Metropolitan Opera, la version révisée (écourtée de plus d’une heure !) d’Antony and Cleopatra ne suffira pas à faire entrer l’œuvre au répertoire des maisons d’opéra. Une composition injustement négligée, riche de multiples splendeurs, dont cet enregistrement réalisé durant le Festival de Spolète 1983 reste à ce jour l’unique témoignage discographique.
Une anthologie historique de référence : à côté de l’impeccable version studio des Hermit Songs par Barber et Price, deux chefs-d’œuvre interprétés par leurs créatrices : le bouleversant Knoxville, Summer of 1915 d’Eleanor Steber (commanditaire de l’œuvre) et un Andromache’s Farewell porté à incandescence par Arroyo et Schippers. Rarement associé à Barber (même si le compositeur lui a dédié son dernier cycle de mélodies), Fischer-Dieskau propose un Dover Beach abordé avec une sobriété de Liedersanger.
Les deux airs de Cleopatra (« Give Me Some Music » et « Give Me my Robe ») arrangés en diptyque de concert traduisent les premiers efforts de Barber pour tenter de sauver de l’oubli son « grand opéra maudit » après le désastre du Metropolitan Opera. Leontyne Price revient elle aussi sur les lieux du crime : endossant à nouveau le rôle de la reine d’Égypte, elle grave d’emblée la version définitive de ces joyaux, qui figurent désormais au répertoire de nombre de chanteuses. Son interprétation de Knoxville atteint le même degré de perfection et d’incarnation que celle d’Eleanor Steber.
Ce panachage d’œuvres orchestrales et vocales propose deux raretés : A Stopwatch and an Ordnance Map pour chœur d’hommes, cuivres et percussions sur un poème de Stephen Spender décrivant la mort d’un soldat durant la Guerre d’Espagne ; et A Hand of Bridge, mini-opéra de dix minutes mettant en musique les monologues intérieurs de deux couples autour d’une table de bridge. La prestation de Patricia Neway achève de placer l’œuvre sous l’égide de Gian Carlo Menotti, par ailleurs librettiste de cette étonnante miniature qui fait toujours les délices des conservatoires américains…
Les trois concertos dirigés par Slatkin composent un triptyque « moderne » parfaitement cohérent, dominé par la version Isserlis du Concerto pour violoncelle. Grand amateur du ballet Medea, Munch avait fait de la Meditation and Dance of Vengeance qui en est tirée l’un de ses chevaux de bataille à Boston.
Les trois concertos dirigés par Slatkin composent un triptyque « moderne » parfaitement cohérent, dominé par la version Isserlis du Concerto pour violoncelle. Grand amateur du ballet Medea, Munch avait fait de la Meditation and Dance of Vengeance qui en est tirée l’un de ses chevaux de bataille à Boston.
À priori peu familier de l’univers de Barber, le baryton anglais offre une lecture atypique de ces partitions, soulignant leur parenté avec la musique vocale de Britten. Les Endellion se révèlent pareillement convaincants dans le Quatuor à cordes, qui a rarement sonné aussi homogène là où d’autres versions (Borodine, Lindsays, Tokyo String Quartet) privilégient immanquablement l’Adagio central.
Extraite de la « presque intégrale » Barber éditée par Chandos, cette anthologie orchestrale vaut surtout pour les trois Essays, rarement réunis sur un même album. Le chef estonien aborde ces partitions élusives et allusives comme des poèmes symphoniques nordiques, quelque part entre Nielsen et Sibelius. Un ensemble convaincant.
Disparu en 1992 à 51 ans, Andrew Schenck était l’un des plus ardents défenseurs de la musique de Barber - avec des bonheurs divers. Son interprétation de la cantate The Lovers, d’une sensualité voire d’une crudité étonnantes, constitue l’un des sommets de sa discographie. Les Prayers of Kierkegaard restent pour leur part en deçà des versions Robert Shaw (Telarc) et Jorge Mester (Albany).
En cette soirée du 14 septembre 1978 qui marque ses débuts comme directeur musical de la prestigieuse phalange new-yorkaise, Mehta choisit de créer l’ultime composition (achevée) de Samuel Barber. Une musique « résolument abstraite, essentiellement dramatique », comme la définit le compositeur, qui renoue avec le néoromantisme des deux premiers Essays et la rythmique heurtée du Concerto pour piano ou de Medea.
Un incontournable de toute discothèque barbérienne. Aux dix cycles constitués, Browning et Hampson, initiateurs de ce projet, ont ajouté dix mélodies de jeunesse inédites. Leur complice Cheryl Studer enlève avec brio les Hermit Songs, tandis qu’Hampson livre un Despite and Still qui serre la gorge. Son Dover Beach, accompagné par le quatuor Emerson, couronne en beauté cette entreprise d’une qualité exceptionnelle.
Deux interprétations complémentaires de Knoxville, Summer of 1915 : théâtrale et dramatique chez Barbara Hendricks, plus contemplative et nostalgique chez Sylvia McNair. Généreux compléments orchestraux sur l’album Telarc.
Deux interprétations complémentaires de Knoxville, Summer of 1915 : théâtrale et dramatique chez Barbara Hendricks, plus contemplative et nostalgique chez Sylvia McNair. Généreux compléments orchestraux sur l’album Telarc.
Créateur historique de la Sonate pour piano en URSS en 1958 et en Chine, le pianiste américain Daniel Pollack propose ici un panorama contrasté de l'œuvre pianistique de Barber. La nostalgie douce-amère des Souvenirs trouve sous ses doigts une lecture idéale, et rarement la Ballade aura sonné à la fois si hautaine et si émouvante.
Paru en 1996, cet album fait événement avec une véritable moisson de pièces inédites, de jeunesse (Interlude II, Sketches, Fresh from West Chester) ou de maturité (After the Concert). La pianiste bulgare signe une Sonate ultra-dramatique, mais se révèle tout aussi à l’aise dans le très chopinien Nocturne, les ludiques Excursions ou la sombre Ballade.
Une introduction idéale à l’œuvre orchestrale de Barber, dominée par une Symphonie n°1 d’une énergie électrisante. La prise de son très analytique décante chaque plan sonore, magnifiant le soyeux des cordes et l’acide des cuivres de l’Orchestre de Baltimore.
Publiée en 1982, cette version du Concerto pour violoncelle est la première à succéder à l’enregistrement séminal de Zara Nelsova et Samuel Barber. La texture chambriste de l’accompagnement compose un écrin idéal pour l’interprétation à la fois véhémente et précise du violoncelliste anglais. Sans estomper son caractère dramatique, Wallfisch met l’accent sur les tonalités élégiaques de l’œuvre.
Le violoniste américain Robert McDuffie - adoubé à ses débuts par Samuel Barber - signe l’enregistrement moderne de référence du Concerto de Barber, trouvant l’équilibre parfait entre sentimentalité et virtuosité. Jon Kimura Parker livre une version un peu extérieure du Concerto pour piano, à laquelle Browing reste préférable.
Plusieurs raretés chambristes d’excellente tenue dans cet album un peu « fourre-tout » : un pétulant Capricorn Concerto d’une verdeur toute néo-classique, le quintette à vents Summer Music défendu par un Arioso Wind Quintet très en verve, la brève Canzone pour flûte et piano (réutilisée dans le mouvement médian du Concerto pour piano) ; enfin, une étonnante mais séduisante transcription des Hermit Songs pour clarinette et piano. De quoi donner quelques idées aux musiciens en quête de programmes atypiques…
Ce premier disque du baryton québécois Étienne Dupuis ne bouleversera pas la discographie pléthorique de Dover Beach. Si le timbre charme par son velours, sa tenue et son amplitude, le phrasé aurait gagné à s'étoffer de quelques nuances. Le poème de Matthew Arnold, vibrant d'une intensité juvénile, en ressort curieusement désincarné. L'accompagnement attentif du Quatuor Claudel-Canimex n'y change rien - leur lecture de l'Adagio, plus cérébrale que tripale, souffre par ailleurs de la même atonie. Compléments de programme originaux, proposant un parcours hors des sentiers battus dans le répertoire des mélodies pour voix et quatuor à cordes.
Ce live de l'United States Marine Band est l'occasion de découvrir ou d'entendre d'une oreille neuve un Barber méconnu. Les accents ronflants et le rythme trépidant de la Commando March (1943) sont caractéristiques d’une œuvre de pure circonstance visant à soutenir le moral des troupes – anecdotique mais efficace (cette marche sera, avec l’Adagio, l’œuvre de Barber la plus jouée aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale). Autrement plus fascinante, la Medea’s Meditation and Dance of Vengeance, tirée du ballet commandé par Martha Graham, montre ce que cette thématique guerrière, appliquée à une écriture plus novatrice, peut donner : une musique « barbare », qui passe avec virtuosité d’un statisme hypnotique à une frénésie dionysiaque. L’arrangement pour fanfare (avec piano) signé Frank Hudson met en relief toutes les acidités, toutes les syncopes, tous les déhanchements rythmiques de ce splendide poème symphonique. Réalisation exceptionnelle du President’s Own, dans un programme varié et ambitieux (mention spéciale au Ceremonial de Bernard Rands et aux Emblems d’Aaron Copland).
Après un remarquable Concerto pour piano, le Florentin Giampaolo Nuti confirme sa familiarité avec l'univers du plus européen des compositeurs américains. Son album intitulé Souvenirs & Recollections se démarque des autres récitals de piano barbériens par la présence de sept premières mondiales au disque*, toutes des œuvres de jeunesse composées entre 13 et 15 ans. De cette moisson de musique inédite, on retiendra les émouvants Andante religioso et Petite Berceuse, d'une belle sûreté d'écriture, un Prelude to a Tragic Drama d'une éloquence fiévreuse, et les trois Essays de 1926. Sans rapport avec les trois Essays for Orchestra, ce triptyque vaut par sa variété d'ambiances : l'Andante initial, avec son ostinato insidieux, semble proférer quelque sourde menace ; l'Allegro molto central, à jouer "comme par une très chaude soirée d'été", fait office de scherzo et instaure un climat nerveux, faussement enjoué ; la conclusion Con moto, solennelle comme un choral, pimente son emphase de discrètes dissonances... On espère que la lecture pionnière de Giampaolo Nuti donnera envie à d'autres pianistes de programmer ces œuvres énigmatiques, évoquant curieusement Medtner ou Martinu. Trois partitions de la maturité closent le récital : Souvenirs, où Nuti et sa partenaire rendent justice à l'humour raffiné de Barber, After the Concert, valse aussi délicate que délicieusement anachronique, et l'ultime Ballade, partition déchirée et déchirante dont Nuti souligne par un jeu refusant tout pathos la poésie crépusculaire. Un très beau disque, accompagné de notes particulièrement soignées signées d'Aloma Bardi, présidente de l'association ICAMus. [Consulter le livret]
Il y a quelque chose de surprenant à trouver regroupées sur ce CD des compositions en apparence aussi dissemblables que le Stopwatch and an Orndance Map de Barber, le Proverb de Steve Reich et la Rothko Chapel de Morton Feldman. Pourtant, à y écouter de plus près, il y a dans le dépouillement expressionniste de la pièce de guerre de Barber des connexions souterraines avec le minimalisme répétitif de Reich et le statisme hautain de Feldman. La même tension dramatique traduite avec une économie de moyens saisissante. Un grand disque de musique américain chorale, qui ne laisse qu'un regret : ne pas entendre le SWR Vokalensemble Stuttgart de Marcus Creed dans d'autres œuvres de Barber.
L'année 2013 se termine sur trois arrangements de l'Adagio proposant autant de lectures bien distinctes. Le Quatuor Keller choisit d'étayer le mouvement lent de l'op.11 de Barber par les deux quatuors à cordes de György Ligeti. Si on peine à trouver une connexion thématique entre le néo-romantisme élégiaque de l'Américain et le folklorisme impétueux du Hongrois, cette lecture s'impose par sa tension, sa nervosité, avec un climax aux limites de la justesse balancé par un beau decrescendo sobre, au son mieux tenu. Et l'on se prend à regretter que les Keller n'aient pas choisi d'enregistrer le quatuor complet...
Des nombreux arrangements de l'Adagio disponibles au disque, la transcription à l'orgue réalisée et interprétée par le Français Jean-Baptiste Robin constitue, sauf erreur, une première. Hélas, cette version de l'Adagio paraît bizarrement atone, bien pauvre en couleurs et, surtout, desservie par une réverbération qui noie ses contours dans un halo confus. L'Adagio à l'orgue serait-il une fausse bonne idée ?
La divine surprise vient de la version de l'Ensemble Matheus, formation surtout connue pour ses lectures décapantes du répertoire baroque, sous la baguette attentive de Jean-Christophe Spinosi. Le programme, d'emblée, sort des sentiers battus : Barber y dialogue avec la famille Bach (Johann Sebastian et Johann Christoph), mais aussi Chostakovitch et Nicolas Bacri. Bien que joué sur instruments modernes, l'Adagio sonne dès les premières mesures avec une verdeur inaccoutumée, et Spinosi modèle ses phrases en l'inscrivant dans la tradition du lamento baroque. C'est la première fois que se trouve ainsi soulignée la parenté entre cette partition de jeunesse et les inspirations formatrices de Barber (Bach bien sûr mais aussi Monteverdi et les madrigaliste anglais). L'acidité des cordes se veloute dans la montée en puissance de l'orchestre, jusqu'au pic d'intensité dramatique après lequel l'œuvre s'achève dans un frémissement apaisé. À lui seul, cet Adagio justifierait l'achat de ce disque ; par chance, la suite du programme est tout aussi enthousiasmante !
[5 de Diapason, Choc de Classica]
L'année 2013 se termine sur trois arrangements de l'Adagio proposant autant de lectures bien distinctes. Le Quatuor Keller choisit d'étayer le mouvement lent de l'op.11 de Barber par les deux quatuors à cordes de György Ligeti. Si on peine à trouver une connexion thématique entre le néo-romantisme élégiaque de l'Américain et le folklorisme impétueux du Hongrois, cette lecture s'impose par sa tension, sa nervosité, avec un climax aux limites de la justesse balancé par un beau decrescendo sobre, au son mieux tenu. Et l'on se prend à regretter que les Keller n'aient pas choisi d'enregistrer le quatuor complet...
Des nombreux arrangements de l'Adagio disponibles au disque, la transcription à l'orgue réalisée et interprétée par le Français Jean-Baptiste Robin constitue, sauf erreur, une première. Hélas, cette version de l'Adagio paraît bizarrement atone, bien pauvre en couleurs et, surtout, desservie par une réverbération qui noie ses contours dans un halo confus. L'Adagio à l'orgue serait-il une fausse bonne idée ?
La divine surprise vient de la version de l'Ensemble Matheus, formation surtout connue pour ses lectures décapantes du répertoire baroque, sous la baguette attentive de Jean-Christophe Spinosi. Le programme, d'emblée, sort des sentiers battus : Barber y dialogue avec la famille Bach (Johann Sebastian et Johann Christoph), mais aussi Chostakovitch et Nicolas Bacri. Bien que joué sur instruments modernes, l'Adagio sonne dès les premières mesures avec une verdeur inaccoutumée, et Spinosi modèle ses phrases en l'inscrivant dans la tradition du lamento baroque. C'est la première fois que se trouve ainsi soulignée la parenté entre cette partition de jeunesse et les inspirations formatrices de Barber (Bach bien sûr mais aussi Monteverdi et les madrigaliste anglais). L'acidité des cordes se veloute dans la montée en puissance de l'orchestre, jusqu'au pic d'intensité dramatique après lequel l'œuvre s'achève dans un frémissement apaisé. À lui seul, cet Adagio justifierait l'achat de ce disque ; par chance, la suite du programme est tout aussi enthousiasmante !
[5 de Diapason, Choc de Classica]
L'année 2013 se termine sur trois arrangements de l'Adagio proposant autant de lectures bien distinctes. Le Quatuor Keller choisit d'étayer le mouvement lent de l'op.11 de Barber par les deux quatuors à cordes de György Ligeti. Si on peine à trouver une connexion thématique entre le néo-romantisme élégiaque de l'Américain et le folklorisme impétueux du Hongrois, cette lecture s'impose par sa tension, sa nervosité, avec un climax aux limites de la justesse balancé par un beau decrescendo sobre, au son mieux tenu. Et l'on se prend à regretter que les Keller n'aient pas choisi d'enregistrer le quatuor complet...
Des nombreux arrangements de l'Adagio disponibles au disque, la transcription à l'orgue réalisée et interprétée par le Français Jean-Baptiste Robin constitue, sauf erreur, une première. Hélas, cette version de l'Adagio paraît bizarrement atone, bien pauvre en couleurs et, surtout, desservie par une réverbération qui noie ses contours dans un halo confus. L'Adagio à l'orgue serait-il une fausse bonne idée ?
La divine surprise vient de la version de l'Ensemble Matheus, formation surtout connue pour ses lectures décapantes du répertoire baroque, sous la baguette attentive de Jean-Christophe Spinosi. Le programme, d'emblée, sort des sentiers battus : Barber y dialogue avec la famille Bach (Johann Sebastian et Johann Christoph), mais aussi Chostakovitch et Nicolas Bacri. Bien que joué sur instruments modernes, l'Adagio sonne dès les premières mesures avec une verdeur inaccoutumée, et Spinosi modèle ses phrases en l'inscrivant dans la tradition du lamento baroque. C'est la première fois que se trouve ainsi soulignée la parenté entre cette partition de jeunesse et les inspirations formatrices de Barber (Bach bien sûr mais aussi Monteverdi et les madrigaliste anglais). L'acidité des cordes se veloute dans la montée en puissance de l'orchestre, jusqu'au pic d'intensité dramatique après lequel l'œuvre s'achève dans un frémissement apaisé. À lui seul, cet Adagio justifierait l'achat de ce disque ; par chance, la suite du programme est tout aussi enthousiasmante !
[5 de Diapason, Choc de Classica]
Ainsi, ce qu'on pressentait après l'avoir entendu diriger en 2009 le Dallas Symphony Orchestra dans le Concerto pour piano (avec Leon McCawley) se trouve confirmé par l'Adagio pour cordes et le Concerto pour violoncelle enregistrés ici : Andrew Litton est un grand chef barbérien qui s'ignore. Sous sa baguette, les musiciens de Bergen livrent une lecture incandescente de ce "concerto de guerre", aussi généreux dans son foisonnement lyrique que percutant dans ses épisodes dramatiques. Christian Poltéra dompte avec brio les foucades de la partition, et la mélopée du mouvement lent sonne sous son archet comme un bouleversant hymne à la paix. La sonorité juvénile de la Sonate pour violoncelle & piano, tout imprégnée de sève brahmsienne, trouve dans son duo avec l'exigeante Kathryn Stott des interprètes idéaux. Trois versions moderne de référence réunies sur un seul CD : le rêve !
5 de Diapason, Choc de Classica
Enfin ! Après n'avoir eu droit pendant des années qu'à un unique enregistrement, la sublime cantate The Lovers, œuvre tardive inspirée par les Vingt Poèmes d'amour et une chanson désespérée de Pablo Neruda revient au disque. Cette fois, l'habillage est allégé puisque le grand orchestre originel cède la place à un petit ensemble instrumental, au prétexte de clarifier la polyphonie voix/orchestre et de rendre justice à l'intimité des poèmes. Si le travail de transcription (signé Robert Kyr) se révèle ingénieux, la dimension tellurique de l'érotisme nerudesque et le lyrisme tempétueux de la musique de Barber s'en trouvent quelque peu sacrifiés. Les chanteurs de Conspirare investissent ce récit d'amour et de jalousie avec un engagement irréprochable (mise en place idéale, tenue parfaite des nuances), ce qui n'est hélas pas le cas du soliste : le baryton David Farwig, auquel échoient les trois mélodies-clés de l'œuvre, oublie d'interpréter ses textes et les restitue sans grande sensibilité. Demi-succès, donc, que ce nouvel enregistrement de The Lovers, heureusement complété par de très belles lectures de pièces chorales célèbres (Agnus Dei, Sure on this shining night), plus confidentielles (les splendides chœurs de l'op.42) voire expérimentales (le lapidaire A Stopwatch and an Ordnance Map, avec ses impressionnants effets de timbales).
Enfin ! Après n'avoir eu droit pendant des années qu'à un unique enregistrement, la sublime cantate The Lovers, œuvre tardive inspirée par les Vingt Poèmes d'amour et une chanson désespérée de Pablo Neruda revient au disque. Cette fois, l'habillage est allégé puisque le grand orchestre originel cède la place à un petit ensemble instrumental, au prétexte de clarifier la polyphonie voix/orchestre et de rendre justice à l'intimité des poèmes. Si le travail de transcription (signé Robert Kyr) se révèle ingénieux, la dimension tellurique de l'érotisme nerudesque et le lyrisme tempétueux de la musique de Barber s'en trouvent quelque peu sacrifiés. Les chanteurs de Conspirare investissent ce récit d'amour et de jalousie avec un engagement irréprochable (mise en place idéale, tenue parfaite des nuances), ce qui n'est hélas pas le cas du soliste : le baryton David Farwig, auquel échoient les trois mélodies-clés de l'œuvre, oublie d'interpréter ses textes et les restitue sans grande sensibilité. Demi-succès, donc, que ce nouvel enregistrement de The Lovers, heureusement complété par de très belles lectures de pièces chorales célèbres (Agnus Dei, Sure on this shining night), plus confidentielles (les splendides chœurs de l'op.42) voire expérimentales (le lapidaire A Stopwatch and an Ordnance Map, avec ses impressionnants effets de timbales).
La musique de Barber est plus que jamais vivante, grâce à une jeune génération d'artistes. Alexander Gilman, 29 ans, et Mikhail Simonyan, 26 ans, livrent deux versions bien distinctes du Concerto pour violon : vibrante de sensualité pour le premier, posée sur l'écrin d'un orchestre chatoyant, résolument virtuose pour le second, avec un London Symphony Orchestra débridé emmené par le bouillonnant Kristjan Järvi. Compléments passionnants chez Gilman, plus sages et attendus chez Simonyan. Deux parutions complémentaires, de très haute tenue.
La musique de Barber est plus que jamais vivante, grâce à une jeune génération d'artistes. Alexander Gilman, 29 ans, et Mikhail Simonyan, 26 ans, livrent deux versions bien distinctes du Concerto pour violon : vibrante de sensualité pour le premier, posée sur l'écrin d'un orchestre chatoyant, résolument virtuose pour le second, avec un London Symphony Orchestra débridé emmené par le bouillonnant Kristjan Järvi. Compléments passionnants chez Gilman, plus sages et attendus chez Simonyan. Deux parutions complémentaires, de très haute tenue.
En compagnie du célèbrissime Quatuor "Américain" de Dvorák et des rarissimes Esquisses du jeune Charles Tomlinson Griffes (élève d'Engelbert Humperdinck à Berlin), le très néo-brahmsien Quatuor à cordes de Barber confirme le tropisme américano-européen de cet album. Le Cypress String Quartet aborde l'opus 11 à une distance peut-être un peu trop respectueuse ; ce qu'on perd en investissement dramatique est compensé par un belle homogénéité de son et une grande lisibilité de chaque détail de la partition. Mais l'impression générale reste d'une lecture trop sage et recueillie (cf. le climax atténué de l'Adagio), qu'on aurait aimée plus théâtrale. [Le site du Cypress String Quartet]
Qu'une jeune chanteuse américaine choisisse un programme entièrement consacré à Samuel Barber pour l'un de ses premiers disques commerciaux dit autant l'importance de ce compositeur dans la musique vocale du XXe siècle que la témérité de l'interprète. D'autant que Melissa Fogarty n'a pas choisi les mélodies les plus accessibles du corpus barbérien : à côté des "tubes" incontournables (Hermit Songs, Sure on this shining night), on trouve ainsi les deux ultimes cycles post-Antony and Cleopatra, aussi élusifs que cryptiques. Si le timbre léger et vibrant de Melissa Fogarty sonne peu en phase avec le dramatisme de Despite and Still, il fait merveille dans les mélodies plus enjouées et ludiques (The Heavenly Banquet, The Monk and his Cat, Nuvoletta, Monks and Raisins, A Green Lowland of Pianos). Enfin, la clarté de l'élocution de la chanteuse et l'accompagnement attentif de Marc Peloquin servent parfaitement des textes souvent ardus. Une nouvelle voix à suivre... [site de Melissa Fogarty]
Tranchant avec les couplages peu imaginatifs réservés habituellement au Quatuor de Barber (Quatuor "Américain" de Dvorák, La Jeune Fille et la Mort de Schubert, etc.), ce disque permet enfin de confronter l'opus 11 à deux partitions majeures de la musique de chambre américaine du XXe siècle. Les Diotima en livrent une lecture assagie, d'une grande beauté plastique, brossant un portrait de Barber en hédoniste sans chercher à souligner la théâtralité fébrile de cette œuvre de jeunesse. L'expressionnisme et la férocité des quatuors de Reich et Crumb n'en sont que plus saisissants. Une réalisation splendide, où dialoguent trois inspirations singulières du Nouveau Monde. Diapason d'Or de l'année 2011 / Choc de Classica
De Leontyne Price à Measha Brueggergosman, d'Eleanor Steber à Barbara Hendricks, toutes les chanteuses ayant interprété Knoxville Summer of 1915 ont entretenu avec l'œuvre d'étroits liens autobiographiques, y trouvant l'écho de leurs propres souvenirs d'enfance. Si son arbre généalogique ne se situe pas du même côté de l'Atlantique, la soprano belge Anne-Catherine Gillet n'échappe pas pour autant à la règle, puisqu'elle parle de l'évidence avec laquelle la rhapsodie lyrique de Barber s'est imposée à elle, "comme s'il l'avait écrite pour [elle]". A écouter cet album, intelligemment conçu autour du thème de l'innocence perdue, on sent effectivement tout ce que cette interprétation a d'habité et de personnel, à défaut d'idiomatique. Le beau timbre léger de la chanteuse y fait vibrer d'émouvants accents nostalgiques où s'entend, parfois, le pur timbre de l'enfance. L'accompagnement attentif et sensible de Paul Daniel, qui fait sonner la phalange liégeoise avec la subtilité et la transparence d'un ensemble de chambre, offre à la chanteuse le parfait écrin pour accueillir la prose inspirée de James Agee et la musique intemporelle de Barber. DIAMANT d' Opera Magazine
Voilà près de quinze ans, un jeune pianiste anglais faisait son entrée dans la cour des grands avec un album Barber de haute tenue (voir ci-dessous, "La Relève"). Leon McCawley récidive aujourd'hui en ajoutant au programme les 3 Sketches de jeunesse et le second Interlude. L'étonnante versatilité de son talent, déjà remarquée dans son premier album, fait toujours merveille. On admire le supplément d'âme donné à la Sonate, d'un dramatisme à couper le souffle, et à la Ballade, qui nous rappelle que McCawley est aussi un formidable interprète de Schumann. Dans une prise de son superlative, voici la nouvelle référence moderne du piano barbérien.
[Détails sur le site du label]
[article de l'International Record Review]
Ce coffret exceptionnel à tous points de vue invite à explorer un quart de siècle d'enregistrements barbériens à travers des archives souvent inédites. De Dover Beach interprété par un jeune baryton nommé Samuel Barber à la création mondiale de Die Natali, le programme offre de nombreux documents passionnants : la version originale du Concerto pour violon ou du Quatuor à cordes, une répétition de la Symphonie n°2 dirigée par Samuel Barber et la création mondiale des Prayers of Kierkegaard par Charles Munch et Leontyne Price. Une somme incontournable !
[détails du coffret]
[Article ResMusica]
Excellente idée que de coupler au disque la musique de Barber et celle de Walton. Strictement contemporains, l'Américain et l'Anglais partagent plus d'un trait commun, dont le goût d'une musique lyrique non exempte d'acidité, fusion convaincante d'une écriture traditionnaliste et d'un modernisme tempéré. L'interprétation de Thomas Bowes, premier violon du London Sinfonietta, n'appelle aucun reproche : clarté de l'intonation, sensibilité aux différents climats de l'œuvre, justesse irréprochable aboutissent à une interprétation très recommandable du Concerto. Manquent juste, peut-être, la vista et le grain de folie qui font toute la force des lecture de Gil Shaham, James Ehnes et Vadim Gluzman. On préfère l'Orchestre de l'Opéra de Malmoe dans la virtuosité motorique du Concerto que dans l'Adagio, curieusement dénervé...
Un double album au minutage généreux, proposant quelques jalons essentiels de la musique pour piano de la première moitié du XXe siècle. La pianiste anglaise Joanna MacgGregor souligne avec un bel instinct dramatique les nombreux contrastes qui émaillent la Sonate de Barber (aux pesanteurs énigmatiques de lAllegro initial et du mouvement lent répondent le vif-argent du scherzo et la furie motorique de la fugue finale), mais sait aussi faire preuve d'humour et de légèreté dans le cycle des Excursions. Une très belle initiation au piano barbérien et, au-delà, à la littérature pianistique moderne.
Ce programme intelligemment conçu, quoique un rien chiche, permet de découvrir un tout nouvel orchestre de chambre emmené par la violoniste italo-américaine Nadja Salerno-Sonnenberg. Son interprétation de l'Adagio pour cordes surprend d'abord par une extrême lenteur (seuls Celibidache et Bernstein avaient osé dépasser la barre des 9 minutes), puis convainc tout à fait : là où le bouillant Lenny (avec les phalanges de New York et de Los Angeles) s'essouflait sur la durée, le NCCO (sans chef, et en concert) déploie jusqu'à l'extrême une polyphonie superbement tissée tout en ménageant un crescendo à la fois subtil et puissant... Une des très belles versions de cet opus faussement "facile".
On connaissait Barber chanteur et accompagnateur : le voici chef d'orchestre, dirigeant en décembre 1950 trois "partitions de guerre" pour le compte du label Decca/London. L'orchestre assemblé pour l'occasion et la violoncelliste canadienne Zara Nelsova unissent leurs forces pour offrir des interprétations intenses et habitées, constamment sur le fil du rasoir. Travail de restauration sonore exemplaire, qui supplante celui réalisé avec les mêmes archives par le label Pearl.
Plus d'informations : compte-rendu de ResMusica
Giampaolo Nuti, pianiste discret au répertoire choisi (Schnittke, Chostakovitch, Alkan, Busoni, Berio) révèle dans cet album d'étonnantes affinités électives avec l'univers de Barber. Tour à tour dissonnant, élégiaque, percussif, chambriste, motorique, le Concerto trouve sous ses doigts une lecture constamment inspirée. L'Orchestre de la Rai, transcendé par le chef Daniel Kawka, explore avec éloquence les registres dramatiques de la partition. Les trois Essays for Orchestra, rarement réunis au disque, reçoivent une lecture méticuleuse et convaincante, dans une prise de son magnifique. LA nouveauté discographique du centenaire Barber !
Plus d'informations : compte-rendu de Classique News
L’anthologie de l’année du centenaire, mêlant avec bonheur documents historiques Knoxville et les Hermit Songs par Leontyne Price, la Sonate pour piano d’Horowitz, le Concerto pour violon par Stern et Bernstein) et interprétations modernes (la Symphonie n°1 par Slatkin, le Quatuor à cordes par le Tokyo String Quartet). Bonus de choix, tout droit sorti des archives du Curtis Institute : l’impressionnant enregistrement de Dover Beach par un Barber de vingt-cinq ans !
Mise en coffret des 6 CD hautement recommandables réalisés sous l'égide de la chef Marin Alsop entre 1994 et 2003.
Sous le titre "New York Connections", cet album intelligemment conçu offre un panorama du piano américain du XXe siècle puisant ses racines dans le jazz et le blues. Les Excursions bénéficient d'une lecture énergique et engagée, Elizabeth Hayes n'oubliant cependant pas de ménager quelques moments plus méditatifs (le Slow Blues Tempo) ou humoristiques (le Hoe-Down final). Parmi les compléments de programme, mention spéciale aux ragtimes de Joplin et aux rares Piano Blues de Copland.
Somptueuse lecture du Concerto pour violon, où le chant prime décidément sur la pyrotechnie. Gluzman et Neschling s'autorisent d'étonnantes lenteurs, soulignant la courbe mélodique quasi vocale de l'écriture barbérienne. Compléments de programme évidents (Bernstein) et stimulants (Bloch).
Trente ans séparent le Prélude et Fugue dont Iain Quinn offre ici le premier enregistrement et les variations sur Wondrous Love. Entre l'étudiant au Curtis Institute et le compositeur parvenu à sa maturité artisitique, la qualité d'inspiration est évidemment incomparable, même si le "style Barber" reste peu identifiable dans ces deux compositions. Un beau récital, qui vaut surtout pour les Variations on America d'Aaron Copland.
Avec une maîtrise technique confondante, la jeune pianiste américaine redonne à la Sonate de Barber toute sa musicalité - au risque de sous-estimer sa portée dramatique. On ne s'étonnera donc pas de la trouver plus à son aise dans les mouvements "ludiques" de l'œuvre - scherzo médian et fugue finale - que dans l'Allegro initial, hautain et impérieux ou l'Adagio mesto, tout bruissant de musiques nocturnes...
De l'Argentine aux Antilles en passant par le Brésil... et les USA, un panorama pianistique original du continent américain. La Sonate de Barber, captée dans une sonorité veloutée, s'impose par un discours d'une grande lisibilité. A la virtuosité pure, Joel Fan préfère la beauté du son : son toucher très hédoniste révèle des parentés inattendues avec les univers de Debussy et Bartok.
« La Toccata Festiva […] s’apparente, avec ses deux cadences – la seconde exclusivement destinée au pédalier ! – au concerto pour orgue. La version orgue/piano interprétée ici rend la partie d’orgue plus lisible, tant le timbre des deux instruments diffère. Et la partie dévolue au piano, elle aussi très virtuose, révèle plus que l’orchestre le côté ‘Toccata’. Avec une mise en place exemplaire, Jean-Pierre Ferey et Frédéric Ledroit traduisent le caractère festif, léger mais aussi grandiose de cette œuvre séduisante. » Thierry Adumeau, Monde de la Musique, mars 2009
Une version très expressionniste de cet air de concert annonçant l’univers esthétique d’Antony and Cleopatra. Avec un timbre toujours aussi séduisant, Jennifer Larmore brosse le portrait d’une femme tour à tour révoltée, aimante, furieuse, résignée... Rarement la musique de Barber aura fait entendre une telle variété de climats et de couleurs orchestrales. Une lecture moderne qui complète idéalement celle de Roberta Alexander (label Etcetera).
Dans le sillage des albums à succès Transcriptions et Transcriptions 2, où Accentus et Laurence Equilbey donnaient à entendre un répertoire choral rare ou inédit, le réalisateur Andy Sommer s’est vu confier la mise en image de ces interprétations. L’Agnus Dei, version chorale de l’Adagio pour cordes, se révèle toujours aussi captivant. On sera plus réservé en revanche sur le clip qui l’accompagne, montrant le défilé des choristes d’Accentus dans un décor de parking en béton éclairé par des néons bleus, jaunes et verts…
Curieux intitulé (« The American Virtuoso ») pour ce récital incluant le Nocturne et la Ballade, deux pièces où Barber paye un tribut somme toute peu virtuose à Chopin et à Schumann. Paul Barnes y semble moins à son aise que dans la Sonate, abordée avec panache et musicalité. Dommage que le piano soit enregistré dans un bocal…
L’opus 6 de Barber, composé en fin de cursus au Curtis Institute de Philadelphia, témoigne de l’amour que le jeune Samuel portait à la musique de Brahms. Sans aller jusqu’à la parodie, cette composition encore épigonale laisse pourtant deviner l’évolution future de l’écriture de Barber, son goût pour une certaine théâtralité, les longues lignes mélodiques à caractère déclamatoire. L’interprétation engagée et chantante de la violoncelliste lettone Kristine Blaumane et de son complice Jacob Katsnelson est hélas gâchée par une sonorité un peu réverbérée. L’« étrange couple » Matt Haimovitz-Geoffrey Burleson livre pour sa part une lecture assez monocorde de cette œuvre, où l’accentuation des hiatus rythmiques cherche à compenser une musicalité bien sèche.
L’opus 6 de Barber, composé en fin de cursus au Curtis Institute de Philadelphia, témoigne de l’amour que le jeune Samuel portait à la musique de Brahms. Sans aller jusqu’à la parodie, cette composition encore épigonale laisse pourtant deviner l’évolution future de l’écriture de Barber, son goût pour une certaine théâtralité, les longues lignes mélodiques à caractère déclamatoire. L’interprétation engagée et chantante de la violoncelliste lettone Kristine Blaumane et de son complice Jacob Katsnelson est hélas gâchée par une sonorité un peu réverbérée. L’« étrange couple » Matt Haimovitz-Geoffrey Burleson livre pour sa part une lecture assez monocorde de cette œuvre, où l’accentuation des hiatus rythmiques cherche à compenser une musicalité bien sèche.
Des trois œuvres figurant au programme, c’est sans conteste le Capricorn Concerto qui retient l’attention – et pas pour l’illustration très tautologique de la jaquette ! Cette partition moins badine qu’il y paraît renoue brillamment avec le genre du concerto grosso, dans un esprit proche de celui de Bohuslav Martinu. Le trio de solistes, au premier rang desquels le hautboïste Lajos Lencsés, la défend avec enthousiasme.
« Une superbe version de la Première Symphonie de Samuel Barber, œuvre magnifique composée en 1936 par un jeune homme de 26 ans, et qui sonne comme un véritable défi. Son unique mouvement enchaîne en réalité les quatre mouvements traditionnels, et l’on se dit que cette musique aurait pu être écrite par Schoenberg, s’il n’avait pris son virage atonal puis dodécaphonique. » Philippe van den Bosch, ConcertoNet (article complet)
Intégrale de l’œuvre pour orchestre 6 volumes : Symphonies n°1-2, Essays n°1-3, Concerto pour violon, Concerto pour piano, Concerto pour violoncelle, Capricorn Concerto, Medea's Meditation and Dance of Vengeance, Medea (Suite), Die Natali, Knoxville Summer of 1915, Music for a Scene from Shelley, Mutations from Bach, A Hand of Bridge, Commando March, Fadograph of a Yestern Scene, Canzonetta, Serenade, Souvenirs, Intermezzo de Vanessa, Ouverture « The School for Scandal »
Orchestre national royal d’Écosse, Marin Alsop
Naxos / 8.559024, 8.559044, 8.559088, 8.559133, 8.559134, 8.559135
Le label économique Naxos frappe un grand coup avec cette intégrale de l’œuvre pour orchestre de Barber confiée à l’une des baguettes les plus affûtées de la jeune génération : la chef Marin Alsop. À la tête de l’Orchestre national royal d’Écosse, elle défend ce répertoire avec une éloquence, un instinct et une fougue rares. Se détachent des six volumes – d’une qualité globale remarquable – les deux symphonies, les concertos pour piano et pour violoncelle (Stephen Prutsman, Wendy Warner), le ballet Medea et Knoxville Summer of 1915 (avec Karina Gauvin). Une somme indispensable à compléter, chez le même éditeur, par l’album d’œuvres chorales (Ormond College Choir).
Intégrale de l’œuvre pour orchestre 6 volumes : Symphonies n°1-2, Essays n°1-3, Concerto pour violon, Concerto pour piano, Concerto pour violoncelle, Capricorn Concerto, Medea's Meditation and Dance of Vengeance, Medea (Suite), Die Natali, Knoxville Summer of 1915, Music for a Scene from Shelley, Mutations from Bach, A Hand of Bridge, Commando March, Fadograph of a Yestern Scene, Canzonetta, Serenade, Souvenirs, Intermezzo de Vanessa, Ouverture « The School for Scandal »
Orchestre national royal d’Écosse, Marin Alsop
Naxos / 8.559024, 8.559044, 8.559088, 8.559133, 8.559134, 8.559135
Le label économique Naxos frappe un grand coup avec cette intégrale de l’œuvre pour orchestre de Barber confiée à l’une des baguettes les plus affûtées de la jeune génération : la chef Marin Alsop. À la tête de l’Orchestre national royal d’Écosse, elle défend ce répertoire avec une éloquence, un instinct et une fougue rares. Se détachent des six volumes – d’une qualité globale remarquable – les deux symphonies, les concertos pour piano et pour violoncelle (Stephen Prutsman, Wendy Warner), le ballet Medea et Knoxville Summer of 1915 (avec Karina Gauvin). Une somme indispensable à compléter, chez le même éditeur, par l’album d’œuvres chorales (Ormond College Choir).
Le baryton canadien Gerald Finley a eu la révélation de la musique de Barber en entendant Thomas Allen dans Dover Beach. Il signe ici un récital d’une tenue exceptionnelle. Rarement enregistrées, les Mélodies passagères sur des poèmes français de Rilke avouent leur parenté avec l’univers stylistique de Poulenc. Le reste du programme est à l’avenant : inspiré et exemplaire. (Gramophone Award 2008 du meilleur récital vocal.)
Enregistré dans le sillage des représentations triomphales au Barbican Center de Londres en 2003, cette Vanessa s’impose comme la version de référence de l’opéra de Barber. Susan Graham est une Erika époustouflante de naturel, Catherine Wyn-Rogers campe une Baronne impressionnante et, dans le rôle-titre, Christine Brewer ne souffre à aucun moment de la comparaison avec Eleanor Steber. Slatkin parvient à insuffler une véritable dimension tragique à ce kammerdrama (sans doute le resserrement de 4 à 3 actes n’y est-il pas étranger), et la prise de son exemplaire rend justice à l’opulence du discours orchestral. Un disque pour l’île déserte.
Le Concerto pour violon est vraisemblablement l’œuvre orchestrale la plus populaire de Samuel Barber, au côté de l’Adagio. Au tournant du XXIe siècle, nombre de virtuoses en ont livré des interprétations splendides : Itzhak Perlman (EMI), Hilary Hahn (Sony), Anne Akiko Meyers (RCA), Joshua Bell (Decca), Kyoko Takezawa (BMG). Le miracle des versions de James Ehnes (trente ans au moment de l’enregistrement) et de Gil Shaham (vingt-deux ans) est de réussir à surclasser une concurrence aussi prestigieuse. Difficile de départager ces deux interprétations tant leurs qualités se confondent : technique irréprochable mise au service d’une expressivité maximale, maîtrise confondante de tous les registres (drame, ludisme, nostalgie), somptuosité du son, complicité de chaque instant avec un orchestre totalement investi dans l’œuvre… Le Concerto de Korngold couplé dans ces deux versions est lui aussi à marquer d'une pierre blanche. Seul l'ajout du Concerto de Walton permet d’accorder une préférence à l’album Ehnes.
Le Concerto pour violon est vraisemblablement l’œuvre orchestrale la plus populaire de Samuel Barber, au côté de l’Adagio. Au tournant du XXIe siècle, nombre de virtuoses en ont livré des interprétations splendides : Itzhak Perlman (EMI), Hilary Hahn (Sony), Anne Akiko Meyers (RCA), Joshua Bell (Decca), Kyoko Takezawa (BMG). Le miracle des versions de James Ehnes (trente ans au moment de l’enregistrement) et de Gil Shaham (vingt-deux ans) est de réussir à surclasser une concurrence aussi prestigieuse. Difficile de départager ces deux interprétations tant leurs qualités se confondent : technique irréprochable mise au service d’une expressivité maximale, maîtrise confondante de tous les registres (drame, ludisme, nostalgie), somptuosité du son, complicité de chaque instant avec un orchestre totalement investi dans l’œuvre… Le Concerto de Korngold couplé dans ces deux versions est lui aussi à marquer d'une pierre blanche. Seul l'ajout du Concerto de Walton permet d’accorder une préférence à l’album Ehnes.
Le répertoire américain est encore assez timidement investi par les musiciens français, et Barber n’échappe pas à la règle. Aussi cette lecture magistrale du Concerto pour violoncelle par Anne Gastinel constitue-t-elle une vraie surprise. Plus qu’à un affrontement soliste-orchestre, on assiste à une conversation en musique où la passion, bien réelle, n’empêche jamais la clarté. Cœur émotionnel de l’œuvre, l’Andante se déploie sous l’archet de la violoncelliste avec une noblesse désolée, poignante.
Paru en 1997, ce premier disque d’un pianiste anglais de 24 ans n’a rien d’une simple « carte de visite » : c’est, tout simplement, la meilleure anthologie moderne d’œuvres pour piano de Barber. McCawley se joue des difficultés techniques de la Sonate pour mettre en relief son kaléidoscope d’ambiances, enlève avec panache et humour les Excursions et les Souvenirs, aborde les trois miniatures de son programme avec un instinct poétique suprême. Une révélation.
Barber ne tenait pas en grande estime la musique de Charles Ives : voilà un excellent prétexte pour réunir les deux hommes sur un même disque ! Le jeu d’Hamelin, déconcertant de limpidité, transforme la Sonate pour piano en une construction architecturale étonnamment harmonieuse, qui dégage une impression de puissance et d’euphorie parfaitement maîtrisées. À mille lieues de tout histrionisme pianistique…
Bien avant de devenir la nouvelle coqueluche de Deutsche Grammophon, Measha Brueggergosman se faisait connaître dans ce programme 100% américain dominé par Knoxville, Summer of 1915. Le choix de l’orchestration chambriste et le talent de diseuse de la soprano canadienne confèrent à cette version un supplément d’âme qui enrichit sa tonalité intimiste.
Composé en 1960 pour l’inauguration du gigantesque orgue Aeolian-Skinner de l’Academy of Music de Philadelphie, ce concerto pour orgue en un mouvement trouve ici sa lecture la plus étincelante et la plus théâtrale. La captation sonore restitue idéalement l’équilibre orgue/orchestre, et le climax final fait de cette pièce le parfait « curtain-raiser ». Un quart d’heure de pure ivresse musicale…
A sa sortie en 1995, cette quasi intégrale des cycles de mélodies (manquent juste les Mélodies passagères et l'opus 45) proposait le premier enregistrement mondial de Despite and Still. La prestation de Roberta Alexander impressionne par une maîtrise technique sans faille et une extrême variété de tons, qui lui permet d'aborder avec la même aisance les mélodies intimistes de l'opus 13 et les mélodies plus théâtrales telles que I Hear an Army ou Nuvoletta. Cette versatilité explique la réussite absolue des Hermit Songs.
À l'instar d'un Benjamin Britten, d'un Aaron Copland ou d'un Leonard Bernstein, Samuel Barber a la chance d'être représenté au disque par trois générations d'interprètes :
les "Fondateurs", souvent créateurs des œuvres, dépositaires de la pensée musicale de Barber. Leurs interprétations constituent un témoignage historique irremplaçable ;
les "Héritiers", dont la carrière a pris son essor dans les dernières années de la vie de Barber. Certains ont pu bénéficier des conseils du compositeur ;
enfin, la "Relève" réunit les interprètes de la troisième génération. Gråce à leur approche stimulante et inventive, la musique de Barber continue d'exister au disque comme dans les salles de concert du monde entier.
Les trois discographies indicatives que nous proposons ici seront enrichies, au gré de l'actualité discographique, par de nouveaux enregistrements.